Formation de formateur et la pédagogie de l’erreur. Formation conçue dans le Vaucluse en région PACA.

L’échec est avant tout une perception.

L’échec est assimilé à une erreur et donc à une inadaptation de l’individu face à la réalisation d’une tâche qui lui est demandée.

Une erreur, c'est quoi?

L’erreur vient de l’articulation des informations mémorisées dans le cadre de référence de l’apprenant avec la consigne donnée dans un contexte professionnel pour atteindre un résultat observable et mesurable.

Le rôle du cadre de références

Le cadre de référence a enregistré des informations provenant de l’éducation et des expériences de vie.

Plus le cadre de référence est riche, plus la personne pourra puiser dans son patrimoine de connaissances et d’expériences les informations cohérentes à mettre en lien pour atteindre le résultat demandé.

La richesse du cadre de référence sont les prérequis

Face à l’exécution d’une tâche, le cerveau va scanner ce qu’il a en réserve mémorisée dans le cadre de références pour réaliser ce qui est demandé.

Or, si le patrimoine d’informations mémorisées ne contient pas les éléments ni la méthodologie pour réaliser la tâche conformément, l’apprenant va faire avec ses matériaux cognitifs mémorisés, selon son point de vue.

Il va faire une erreur

Dans le cadre scolaire, cette erreur lui sera renvoyée comme un échec.

Ce sentiment d’échec est un ressenti géré par le cerveau limbique et qui va entamer sévèrement l’estime de soi et la motivation de l’apprenant.

Ou bien l’erreur va servir de support pédagogique pour analyser les processus mentaux qui ont produit l’erreur.

Cette analyse devient formative et porteuse de progrès

L’erreur sous l'angle pédagogique : la méthode de l’essai-erreur.

Dans un premier temps, il faut dissocier l’échec d'avec la personne.

Face à une tâche à réaliser, la personne va mettre en œuvre ses fonctions cognitives qui ne sont pas assez complètes pour fournir le résultat attendu, et c’est bien normal, car la personne est en situation d’apprentissage.

C’est le résultat qui est en échec, pas la personne.

Il convient maintenant de se servir de l’erreur pour comprendre le mode de pensée qui a provoqué l’échec.

La méthode de l’essai-erreur devient le levier formatif pour réaliser la passerelle cognitive entre ce que fait l’apprenant et ce que devrait faire l’apprenant conformément à une consigne de résultat à produire.

Le rôle du formateur pour mettre en place la méthode essai-erreur.

Le formateur va dans un premier temps réaliser un cadrage précis de l’activité pédagogique en précisant la logique et l’utilité de la méthode essai-erreur.

Le formateur explique que c’est l’erreur qui est recherchée pour ensuite être analysée.

L’analyse se focalisera sur les mécanismes cognitifs mis en œuvre pour produire la tâche.

Si la tâche nécessite une succession d’actions, le formateur fera verbaliser la logique chronologique des actions pour que l’apprenant identifie ce qui n’a pas marché et à quel moment.

Ce mécanisme de décryptage va servir à reconfigurer la mémoire procédurale.

Le recalage de la mémoire procédurale fait par le formateur s’appelle la remédiation cognitive.

L’apprenant prend conscience de l’erreur et peut ainsi, à l’aide du formateur, reconfigurer le schéma cognitif qui a produit l’erreur et donc l’échec de l’atteinte de la tâche.

Ce processus de remédiation doit être présenté comme une méthode positive pour détecter les processus mentaux à modifier.

Le formateur institutionnalise le droit à l’erreur comme le moteur pédagogique de la montée en compétence.

Il est d’autant plus important de préciser ce mode de fonctionnement qu’il va à l’encontre du modèle scolaire vécu, voire subit durant des années.

La dimension cognitive de l’essai-erreur.

Pour survivre et progresser, l’être humain a développé un système de contrôle qui compare l’intention avec le résultat.

Pour que ce système de contrôle puisse fonctionner, il a besoin d’un Feedback immédiat entre le réalisé et le résultat attendu.

Si le résultat n’est pas conforme aux attentes, une zone du cerveau située dans le cortex cingulaire, réagit pour imaginer et adapter les stratégies d'actions inopérantes.

Cette structure cérébrale est connectée à l’ensemble des zones de décision et d’action, ce qui permet de modifier les informations responsables de l’erreur.

La remédiation du formateur met en action le phénomène de flexibilité et de plasticité neuronale qui fera mémoriser la procédure conforme et ainsi atteindre la compétence visée.

Mais l’ancrage mémoriel de la nouvelle procédure sera acquis à la condition de répéter plusieurs fois les gestes et la procédure.

L'appropriation passe par la répétitions.

Le fait de verbaliser les actions en les mettant en œuvre plusieurs fois accélère l’appropriation des actions et la maîtrise de la compétence.

En synthèse : L’essai-erreur et la formation de formateur

La méthode de l’essai-erreur est une méthode pédagogique extrêmement puissante mais qui exige de grandes précautions de la part des formateurs.

• Au cadrage
• A la définition d'un objectif de compétence
• A la remédiation cognitive
• Aux évaluations formatives
• A l'écoute du cadre de référence
• A la mise en place d'exercices d'applications   ..... risquent de mettre les apprenants en posture d’échec, les renvoyant au modèle scolaire de la disqualification.

Les formateurs doivent impérativement être formés aux sciences cognitives de l’apprentissage pour mettre en place des situations d’analyse et de remédiation et ainsi modifier durablement les schèmes cognitifs d’actions qui mèneront à la maîtrise de la compétence attendue.

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