Mais finalement, une compétence, c’est quoi ?
Débutons par définir cette notion avant de comprendre comment acquérir et conserver une nouvelle compétence.
D’après vous, quels sont les deux adjectifs qui qualifient une compétence ?
Par nature, une compétence est observable et donc mesurable.
Ces deux adjectifs nous renvoient immédiatement à la notion d’action.
Une compétence est donc une action réalisée dans un contexte singulier pour atteindre un objectif de production clairement défini.
En effet, une compétence ne s’exerce jamais « hors sol », elle est toujours contextualisée
Un savoir-faire se met en œuvre dans un contexte professionnel, personnel, associatif ou tout autre et qui nécessite une action pour intervenir dans ce contexte.
Acquérir une nouvelle compétence : les 3 typologies
Pour réaliser une action, il est nécessaire de mobiliser une seule compétence, mais souvent, il faut en combiner plusieurs.
Les 3 types de compétences sont :
Les compétences cognitives appartiennent au domaine de la réflexion afin d’associer des éléments mémorisés dans la structure mentale et ainsi élaborer une nouvelle solution pour résoudre une situation-problème.
La compétence cognitive va se servir de plusieurs référents théoriques, d’expériences empiriques et d’observations de signaux faibles pour les associer en utilisant un processus d’analyse intériorisé.
La compétence cognitive va permettre de créer et d'inventer. Elle peut être perçue grâce à la verbalisation du processus de raisonnement créatif.
Acquérir une nouvelle compétence cognitive implique de posséder un important bagage théorique et expérientiel qui va associer des éléments d’informations et ainsi faire émerger un nouveau système opérationnel.
Le second type est la compétence psychomotrice
Ce savoir-faire est celle du geste et de l’action observable.
La compétence psychomotrice est associée à l’exécution des procédures comme démonter et changer une roue crevée d’une voiture, dépanner une ligne de production dans une usine ou cuisiner un bœuf Bourguignon.
Pour mettre en œuvre cette compétence, il est nécessaire d’avoir mémorisé une chronologie d’actions déterminées pour produire la situation désirée comme :
Repartir avec la voiture, redémarrer la ligne de production ou déguster le bœuf Bourguignon.
Le troisième type de compétence appartient au domaine du social et de la relation interpersonnelle : c’est la compétence émotionnelle.
acquérir une nouvelle compétence émotionnelle impose la maîtrise de deux dimensions :
La dimension intrapersonnelle et la dimension interpersonnelle.
La dimension intrapersonnelle consiste à prendre conscience et à qualifier ses propres émotions ressenties dans un contexte singulier.
La compétence émotionnelle intrapersonnelle nécessite de rationnaliser un vécu émotionnel pour mieux le maîtriser : c’est la gestion des émotions.
Pour la dimension interpersonnelle, il s’agit de décrypter les ressentis et l’état émotionnel de l’autre dans « l’ici et le maintenant ».
Cette compétence interpersonnelle va se centrer sur l'interlocuteur pour comprendre la logique et le fonctionnement de son cadre de références.
Cette connexion émotionnelle va favoriser la communication interpersonnelle en positionnant l’autre au centre du système relationnel.
Nous retrouvons cette logique avec l’assertivité et avec la communication non violente (CNV).
Mais acquérir une nouvelle compétence dépend de plusieurs conditions
Depuis le début de l’humanité, le rôle central du cerveau est de garantir la survie de l’individu.
L’énergie mentale va se mobiliser pour créer de nouvelles connexions synaptiques afin d'acquérir une nouvelle compétence uniquement si ce nouveau savoir-faire est utile et va servir à quelque chose de concret pour améliorer les conditions de vie.
L’utilité va susciter l’intérêt qui va mobiliser l’énergie cognitive nécessaire pour comprendre puis mémoriser les éléments constitutifs de la nouvelle compétence.
Les nouvelles connexions établies dans le système cognitif pour piloter ce nouveau savoir-faire doivent être consolidées par la répétition de l'action.
La répétition va garantir la création des ancrages mémoriels qui vont enrichir le cadre de références et ainsi acquérir une nouvelle compétence de manière durable.
d'où le proverbe "remettre son ouvrage sur le métier"
L’évaluation consiste à définir précisément le résultat à obtenir au terme de l’action.
Une action est bien observable et mesurable, donc, évaluable.
Dans nos exemples précédents, l’évaluation de la compétence est de : "repartir avec la roue de secours montée et serrée en moins de 20 minutes".
C’est "constater la reprise de la chaine de production avec la fabrication des produits conformément à l’exigence de qualité".
C’est "savourer le bœuf Bourguignon cuisiné selon la recette de la grand-mère Jeanne".
Si la voiture repart après vingt-cinq minutes, la compétence « être capable de changer une roue de secours en moins de vingt minutes » n’est pas validée.
Si la chaine de production redémarre en fabriquant des produits qui ne correspondent pas aux standards de qualité, la compétence « être capable de dépanner une ligne de production pour garantir la production des produits conformes », n’est pas validée.
Si le bœuf Bourguignon a été cuisiné d’après la recette de la tante Charlotte, la compétence « cuisiner un bœuf Bourguignon selon la recette de la grand-mère Jeanne », n’est pas validée.
Pour mettre en place une démarche d’évaluation, il est donc indispensable de parfaitement définir les éléments de compétence qui garantissent sa maîtrise.
Ces éléments sont des indicateurs chiffrés pour garantir la maîtrise de la nouvelle compétence.
Donc, pour faire s'approprier, mémoriser et conserver un nouveau savoir-faire, la démarche pédagogique doit associer ces trois notions :
Utilité - répétition - évaluation
La notion de compétence est complexe et s'entoure d'une sémantique qu'il est nécessaire de parfaitement connaître
Nous constatons que la notion de compétence draine une sémantique qui lui est étroitement associée.
La première notion associée est celle d’objectif.
Un objectif définit la compétence attendue.
Acquérir une nouvelle compétence c'est atteindre l'objectif défini
L’écriture d’un objectif débute invariablement par « être capable de … » suivi par un verbe d’action comme : changer une roue de voiture – dépanner une ligne de production – cuisiner un bœuf Bourguignon.
Mais pour être précise, l’écriture d’un objectif doit respecter la règle des 3 C
C’est le geste ou le discours que l’on veut constater
C’est l’ensemble des matériels et des documents nécessaire à la réalisation de l’action attendue
C comme : Critère d’évaluation
Ce sont les indicateurs observables qui garantiront la maîtrise de la compétence.
En formation professionnelle, la pédagogie est orientée "compétence" et toutes les séquences d’apprentissage sont définies par un objectif pédagogique rédigé avec la règle des 3C
Acquérir une nouvelle compétence c'est atteindre un objectif rédigé avec la règle des 3C
L’objectif est l’élément central pour les formateurs, les coachs, les managers et pour tous les professionnels qui agissent dans un cadre opérationnel et hiérarchique.
La notion de compétence est donc étroitement associée à l’objectif, à l’évaluation, à l’action, au cognitif et au comportemental.
En synthèse pour acquérir et conserver une nouvelle compétence :
La notion de compétence est centrale dans la vie professionnelle et dans l’espace social.
Ces trois types de compétences constituent le socle incontournable nécessaire à un individu pour progresser et s’épanouir dans sa sphère personnelle et dans son univers professionnel.
les managers et les formateurs qui doivent faire acquérir des nouvelles compétences doivent mettre en oeuvre des stratégies d'apprentissage utilisant la pédagogie active et les méthodes participatives
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