Formation management Elearning sur Avignon en PACA : Les pièges mortels de la non délégation (règle N°5)

La délégation des tâches est une activité primordiale pour un manager.

Le succès se bâtit en équipe et chaque membre doit effectuer des tâches qui permettront d’atteindre les objectifs.

Le manager ne peut pas et ne doit pas tout faire tout seul.

Il n’a pas assez de temps et n’a pas toutes les compétences.

Il doit déléguer les tâches pour répartir la masse de travail selon les compétences des membres de l’équipe.

Mais déléguer demande de la méthode et de l’énergie.

Encore aujourd’hui, de nombreux managers tombent régulièrement dans les 8 pièges mortels de la non délégation.

Voyons ces 8 pièges mortels

• 1° piège mortel : je n’ai pas confiance

Le manager ne délègue pas car il n’a pas confiance en ses collaborateurs :

• Pas confiance en leurs compétences
• Pas confiance en leur organisation de travail
• Pas confiance dans leur engagement
• Pas confiance en leur créativité
• Pas confiance en leur analyse
• Pas confiance en leur    ……..

Pas de confiance = pas de travail en équipe

• Faire confiance c’est accepter d’accompagner l’autre de manière sincère et véritable et de l’accueillir tel qu’il est.
• Faire confiance c’est accepter de perdre ce sentiment de pouvoir donné par la détention d’informations.
• Faire confiance c’est accepter de perdre le contrôle total.
• Faire confiance c'est provoquer la motivation et l’engagement des collaborateurs.

• 2° piège mortel : je perds le contrôle

Le manager ne veut pas déléguer car il veut garder le contrôle sur tout.

Il ne faut pas confondre le contrôle du résultat avec le contrôle des méthodes.

En délégant, le manager garde le contrôle sur le résultat qui est clairement expliqué et défini, c’est la cible à atteindre.

En délégant, le manager doit accepter de ne plus maîtriser la manière dont le collaborateur va atteindre la cible.

Le manager précise la destination finale, le collaborateur choisit le chemin et le mode de transport pour y arriver.

Cette marge de liberté d’action laissée au collaborateur va faire émerger de nouvelles façons d’agir qui vont optimiser et modifier les processus établis.

C’est la condition pour avoir une entreprise agile qui s’adapte à son environnement.

• 3° piège mortel : je suis le seul à savoir

Le manager ne délègue pas car il est persuadé de détenir toutes les informations pour réaliser la tâche.

Croire tout connaître et tout maîtriser est une illusion !

Socrate disait : "tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien".

Cette citation formulée 400 ans avant JC est encore plus d’actualité dans les contextes mouvants et incertains dans lesquels nous travaillons.

Les collaborateurs sont des professionnels embauchés pour leurs compétences. 
Ils ont de l’expertise et connaissent souvent mieux l’entreprise que le manager.

Ce troisième piège mortel enferme le manager dans sa tour d’ivoire qui pourrait rapidement s’écrouler.

• 4° piège mortel : je travaille plus vite quand je suis seul

Le manager ne délègue pas car il a la certitude de travailler plus vite quand il est seul sur une tâche.

Le proverbe dit : seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.

Avec la délégation, c’est encore plus puissant car lorsqu’une tâche est déléguée, le manager peut s’attaquer à un autre dossier.                           Les deux actions se réalisent en parallèle.

En début de délégation, le manager a le sentiment de perdre son temps car il faut expliquer et parfois former le collaborateur.

Il ne faut pas confondre perte de temps avec investissement.

Le fait d’expliquer et de former un collaborateur à une nouvelle tâche lui permet de monter en compétences et de devenir davantage autonome et responsable.

Le partage des connaissances et des compétences est la base des organisations apprenantes.

• 5° piège mortel : je réduis mon autorité

Le manager ne délègue pas car il craint de perdre son autorité.

C’est encore une fausse croyance que d’associer la rétention d’informations avec la préservation de l’autorité.

Au contraire, déléguer des tâches renforce le manager dans son rôle de coordinateur et de donneur de sens (voir la règle N°1).

Il est conforté non pas dans son autorité, mais dans sa légitimité.

L’empowerment grâce à la délégation, va rendre l’équipe unie, compétente et productive, fière de travailler pour un manager reconnu et légitime dans son rôle, c’est le leadership.

• 6° piège mortel : je ne serai plus reconnu

Le manager ne délègue pas car se seront ses collaborateurs qui seront félicités par la Direction.

Souvent, les managers sont issus des métiers de techniciens et ils ont l’habitude d’être reconnus pour leurs compétences métier.

Ancien technicien reconnu compétent et dévoué à l’entreprise, la Direction lui a donné une promotion : " Tu vas devenir le manager d’une équipe ". 

C’est un changement de posture et de compétences.

c’est un autre métier.

Un manager est reconnu pour ses facultés à fédérer une équipe pour l’amener aux objectifs.

La délégation permet aux collaborateurs d’exprimer leurs compétences et leurs talents.

Le manager doit reconnaître ses collaborateurs et le faire savoir.

La reconnaissance donnée aux collaborateurs va immanquablement rejaillir sur le manager :

Tout le monde y gagne.

• 7° piège mortel : je perds ma flexibilité

Le manager ne délègue pas car il a peur d’être accaparé par les autres.

Ce piège invite le manager à réaliser des tâches qui devraient être déléguées tout en devant gérer les aléas et les imprévus du quotidien.

Cette surcharge de travail supprime toute flexibilité dans le travail du manager qui doit accumuler les heures qui vont bientôt l’épuiser.

Rapidement fatigué, le manager ne sera plus à l’écoute, deviendra irritable, se refermera sur lui et perdra toute sa légitimité.

Tout le monde va y perdre.

• 8° piège mortel : les autres sont trop occupés

Le manager ne délègue pas car il croit que ses collaborateurs n’ont pas de temps pour faire autre chose.

C’est l’argument de base du manager qui ne veut pas déléguer.

Tout professionnel aime relever des défis et sait parfaitement réorganiser ses activités pour s’engager dans un nouveau projet.

Les collaborateurs pourront dire sous quel délai ils pourront prendre en charge cette nouvelle tâche.  

Le manager va s’appuyer sur le professionnalisme de ses collaborateurs pour redéfinir la charge de travail selon les aspirations de chacun.

S’ils ne sont pas secoués dans leur quotidien, les collaborateurs deviendront rapidement des automates dénués de productivité et de créativité.

Ils mettront en place des stratégies de rationalité limitée dans leur travail.

En synthèse

La délégation est un outil essentiel au manager pour garder une posture de coordinateur et d’accompagnateur en répartissant la charge de travail selon les compétences des collaborateurs.

La délégation peut donner l’impression de perdre du temps, mais ce temps est un investissement précieux pour les personnes et pour l’organisation.

L’exercice pratique :

Parmi les 8 pièges mortels de la délégation, repérez ceux dans lesquels vous tombez régulièrement.

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